Monuments par défaut
Monuments par défaut
Dans cette réflexion sur l'architecture et la mémoire depuis la Shoah, Adachiara Zevi nous propose une histoire des monuments « par défaut ». La mémoire du pire, observe-t-elle, peut difficilement s'accommoder des qualités généralement attribuées à la monumentalité ─ unicité, statisme, hiératisme ─, en un mot de l'impassibilité. Toute la question est alors de savoir quelle architecture, quel art inventer devant un tel défi. Adachiara Zevi montre que la mémoire, c'est l'architecture : la « monumentalité » doit se mettre à l'épreuve de ce qu'elle commémore, et ouvrir l'espace éthique de l'introspection et du souvenir. Il faut permettre à la mémoire de répondre à deux impératifs essentiels : n'être pas inerte et comme à distance de nous, et, par suite, respecter et interroger le passé pour y puiser la forme du présent.
L'auteur décrit et analyse comment cette mémoire s'est incarnée depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. L'ouvrage, richement illustré, conduit le lecteur dans les mémoriaux du monde entier, de Rome à Jérusalem, de Washington à Paris, de Berlin à Turin ou à Milan, et jusque sur les Stolpersteine, ces « pierres d'achoppement » enfoncées dans le sol devant les derniers domiciles des victimes du nazisme. Cette histoire de l'architecture contemporaine en lien avec l'après-Shoah éclaire d'un jour inédit les différentes étapes de ce que Raul Hilberg, le grand historien de la destruction des Juifs d'Europe, appelait « la politique de la mémoire ». Le livre d'Adachiara propose ainsi une remarquable interprétation de tendances majeures de l'art contemporain, et s'interroge discrètement sur la dimension idéologique de la mémoire.
Informations techniques
Informations techniques
Un volume de 384 pages, de format 16 x 22,5 cm, imprimé sur Luxo Art Samt 130 g par les Grafiche Veneziane.
Collection
Collection
Teamim